L’astre des jours a fui derrière la colline ;
Le firmament, déjà vaguement estompé,
S’irise en dôme immense, et l’horizon jaspé
Prend les tons mordorés d’un beau jour qui décline.
Le sommeil va gagner la Rose qui s’incline ;
Son coeur, qui s’entr’ouvait au soleil, s’est drapé
Dans un pli sinueux et mollement crispé
Par la la timidité de sa grâce câline
Dors, ô fille des dieux ; les brises de la nuit
Berceront ton repos ; radieux et sans bruit,
D’humides diamants vont parsemer ta robe.
Et, dés l’éveil du jour, roitelets et pinsons,
De leur voix qui s’égaie au sourire de l’aube,
Rediront prés de toi leurs plus belles chansons.
Journal des roses
Aout 1909