Rois et Reines

 La nuit froide a passé, les toits sont blancs de givre.
 Sur sa branche sautille et chante un roitelet,
 Avant que le printemps soit né pour l’oiselet,
 Pour le nid sous la feuille et le bonheur de vivre.

 Il n’est pas triste ; il sait qu’une saison va suivre,
 Où se répètera son accent aigrelet
 Auprès des touts petits que son cœur appelait ;
 Tout est là, c’est l’espoir joyeux dont il s’ennivre.

 Plus tard, Roi minuscule, à ses enfants grandis
 Il dira ses refrains ; leurs concerts applaudis
 Résonneront auprès de mes fleurs et leurs Reines ;

 Car ces Roses qu’on aime ont pour sceptre royal
 La beauté, qui s’épand en grâces souveraines
 Sur leurs sujets, soumis par un pacte royal.

A. Lebrun

 

 

Journal des roses,

mars 1911

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