Le laurier est amer et la rose est suave !
La gloire ne vaut pas qu’on la désire autant ;
Seul l’amour est un dieu dont tout homme est esclave,
Sois tendre ô ma jeunesse, avant que d’être grave,
Préfère au reste l’ombre où la Muse t’attend.
Sois tendre, ô ma jeunesse, alors que tout conspire
A raviver la rose au jardin de ton cœur,
La gloire ne vaut pas d’arrêter ton délire !...
Ainsi qu’un attribut divin, porte la lyre
Qui nous fait oublier le goût de la rancœur.
Porte la lyre ! et cueille avec âme les roses
Qui semblent l’âme éparse et chaude de l’été.
Chante la vie en fleurs, et ses métempsycoses...
Et pleure seulement quand tu n’as pas chanté.
Chante la vie et tout ce qui palpite en elle
Butine et fait ton miel comme l’abeille d’or.
La gloire ne vaut pas le friselis d’une aile.
La beauté qui s’ignore est encor la plus belle :
Sois la grâce qui passe et se rit de l’effort.
Melle Marie-Louise Domart
Elle valut à son auteur un premier Prix au Concours annuel des Rosati