On l’a dit, c’est écrit, et nous devons le croire ;
Trop peu de gens sont nés et voient encor le ciel,
Qui pourraient témoigner du faux ou du réel
De l’an mil huit cent onze, et confirmer l’histoire.
Un astre errait aux cieux, un astre plein de gloire ;
Sa course était brillante, et son éclat fut tel
Que plus d’un fin gourmet a dressé un autel
Sur la terre, en trinquant à sa douce mémoire.
La Comète et son vin ! Tout l’or du firmament
Mûrissait chaque pampre et plus qu’apparemment,
D’où sortit un nectar qu’eût envié l’Hymette.
De l’Infini sans rive une autre de ses soeurs
Nous vient...Que de Halley la célèbre comète
Epande ses bienfaits sur la Reine des Fleurs !
Journal des roses
mai 1910