Quand Novembre s’en vient, quand les champs sont déserts,
Quand froids et dépouillés, les vallons, bois et plaines
N’ont plus leurs douces voix ni leurs tièdes haleines,
Qui nous rendra la brise et les chansons des airs ?
Quand nous voyons venir les meurtriers hivers,
Quand des maudits du sort tout révèle les peines,
Demandons-nous parfois si leurs huches sont pleines,
Si leur foyers sont chauds et leurs membres couverts.
Mais quand, espoirs nouveau, les ondes caressantes
D’Avril font tressaillir les feuilles renaissantes,
Quand les Roses, plus tard, se mirent au soleil ;
C’est l’oubli du passé, l’effacement des heures
De tristesse et des nuits au fugitif sommeil ;
C’est le Printemps qui rit aux plus humbles demeures.
Journal des roses
novembre 1910