En nous quittant, la frileuse hirondelle
Avait jeté ses petits cris d’adieux
A notre sol, et fui sous d’autres cieux
Moins incléments, laissant l’hiver loin d’elle.
Le gai printemps la ramène,fidèle,
A son vieux toit, abri du nid soyeux ;
Elle répond à mille appels joyeux
Dans l’air natal où l’emporte un coup d’aile.
Quand, aux abors de la froide saison,
Elle partait vers un autre horizon,
La Rose aussi hâtait sa fin de règne.
L’une revient ; on entrevoit le jour
Où l’autre aussi, que le soleil imprègne,
Va resplendir dans son nouvel atour.
Journal des Roses
avril 1908