Souhaits à une Rose

Oui, "Dix-neuf-cent-un !"- l’année est passée
 Où ton coeur connut son premier éveil ;
 Un coeur ! maintenant, luit comme un soleil
 A l’horizon de ta pensée !

 Tu vois, cette année (aime ce détail),
 Tes dix-huits printemps et le siécle éclore,
 Et ton bonheur prompt s’ouvrir, plein d’amour,
 D’un seul coup comme un éventail...

 Comme un éventail d’oiseaux et de roses,
 Un éventail bleu, chantent, parfumé,
 Dont l’azur jamais ne sera fermé
 Par des mains lasses et moroses !

 Car tu vas laisser l’âge puéril
 Pour aller à Qui tu fus destinée...
 Ta jeunesse grâce à Lui, cette année
 Comprendra mieux le mois d’avril.

 Reste notre enfant que tout émerveille.
 En quittant ce toit verse un pleur discret ;
 Crois, chère petite, elle manquerait,
 Cette perle, dans ta corbeille !

 En te souvenant, marche vers Demain...
 Tu ne connaîtras, des sombres épines,
 Que la poétique odeur d’églantines
 Qui flotte aux buissons du chemin !

Le parfum des fleurs est leur doux royaume,
 Royaume subtile de suavité :
 Ton empire, à toi, rose ! est la bonté...
 Quand le coeur fleurit, l’âme embaume.


François Duxevalle

 

 
poésie parue dans le Journal des Roses de Janvier 1901


 

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