Comme un un stylphe léger dansant au clair de lune,
Au-dessus du lac bleu, parmi les nénuphars ;
Comme une blanche nymphe aux timides regards,
Effleurant d’un pied nu l’empire de Neptune ;
Un de ces derniers soirs, dans la lumière brune,
Vestiges d’un beau ciel, tons changeants et blafards,
Sous la brise exhalant ses murmures épars,
Mes Roses s’agitaient, tel un pli de lagune.
On eût dit une valse au doux rythme et sans bruit,
Un long frisson du jour faisant place à la nuit,
Un adieu langoureux, un soupir extatique;
Et je rêvai, devant tant de charmes voilés
Par tant d’ombre, et devant le sommeil sympathique
D’aussi candides fleurs, sous les cieux étoilés.
Journal des Roses
Août 1908