L’automne à son déclin verse une teinte grise
Sur la nature en deuil, et le soleil pâli
Jette un regard oblique, un regard affaibli
Sur la terre embrumée où se jouait la brise.
La feuille aux tons de moire en ondulant s’irise,
Chancelante parure inclinant vers l’oubli.
Triste, l’oiseau se tait ; le bois sombre est rempli
D’une vapeur laiteuse et de forme imprécise.
Et peut-être demain, sous les vents en couroux
Que Novembre se plaît à déchaîner sur nous,
Iront se perdre au loin mes dernières fleurettes.
Adieu, Roses que j’aime ; adieu jusqu’au printemps,
Symbole de jeunesse et de beautés discrètes,
Qui charmez l’âge mûr comme un coeur de vingt ans.
Journal des roses
novembre 1907