L’or blond des champs ruisselle par la plaine
Au-dessus d’eux, bien haut sous le dôme azuré
Flotte un mystique encens, vibre un hymne sacré ;
L’alouette redit sa vive cantilène.
Quand le père du jour dans sa course ramène
La feuille et l’ombre aux bois, l’herbe onduleuse au pré,
La nichée au buisson, le suc au cep ambré,
Quand l’épi s’alourdit sous sa féconde haleine ;
Sa puissance magique et son immense essor
Prodiguent à nos sens une autre joie encor,
Douce et touchante aussi, calme et saine entre mille ;
Celle de contempler, dans leurs charmes sans fard,
Tant de Roses, laissant leur candeur juvénile
Enivrer longuement notre amoureux regard.
Journal des roses
août 1910