Mélancolie

Dans le calme des soirs, des beaux soirs de l’automne,
 Quand la brise murmure aux frêles frondaisons
 Ses airs de harpe, et fait frissonner les gazons,
 Notre âme se suspend à sa voix monotone.

 Quand la clarté pâlit, notre regard s’étonne
 Que se ferment déjà les vastes horizons ;
 Et pourtant, bien des fois la reine des saisons
 Mets de son charme aux chants que le poète entonne.

 O mon rêve éthéré, je sais pourqoui tu fuis,
 Errant vers l’astre blond, pâle flambeau des nuits :
 La plaine est sans soleil et nos jardins sans Roses !

 Et bientôt, au déclin de Novembre appauvri,
 S’accroîtront nos regrets, dans des heures moroses,
 De ces divines Fleurs qui nous avaient souri.


A. Lebrun

 

 

Journal des roses

octobre 1910

Truditur dies die  (Un jour chasse l’autre)

Horace

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site