Le bonheur

 Je ne crois pas qu’on puisse mettre en ligne
 Les mille riens dont est fait le bonheur.
 Suivons tout droit le chemin de l’honneur ;
 Il y conduit, ou plutôt le désigne.

 Il faut l’atteindre, et, pour en être digne,
 Vaincre l’écueil et la vague en fureur,
 Se dominer, fuir ou chasser l’erreur ;
 L’un y succombe et l’autre s’y résigne.

 Car le bonheur, qu’est-ce donc s’il n’est pas
 L’ordre et le calme escortant nos pas,
 Le doux repos et des sens et de l’âme ?

 Je suis heureux quand le soleil d’été
 Donne à la Rose une splendeur de flamme,
 Quand j’analyse à loisir sa beauté.

Me dulcis saturet quies - Senèque

A. Lebrun

 

 

Journal des Roses,

février 1913

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