De ses doigts délicats, une charmante brune
Ravage, ivre de joie, un parterre fleuri.
Le soleil se complait à son jeu favori ;
A sa gerbe de fleurs il en faut encore une.
C’est la Rose ; et, sans peur de l’armure importune,
La belle, en la ceuillant, étouffe un léger cri ;
Un brutal aiguillon, peu galant, a meurtri
Son bras nu, sans remords, comme elle est sans rancune ;
La Rose était splendide, et la suavité
De son parfum berçait, comme un rêve enchanté,
Cette âme tendre où rien n’avait laissé de haine.
Heureuse maintenant, toute entière au bonheur,
Elle affirme, oubliant sa fugitive peine,
Un vrai culte d’amour à la divine fleur.