Dans l’air frémisant parfumé de sève,
l’alouette monte et plane en chantant ;
Le clair ruisselet jase en serpentant
A travers les prés, sans repos ni trêve.
La plante blondit, le soleil achève
Son oeuvre d’amour ; l’éther palpitant
Egrène la vie, et le coeur entend
Comme des voix d’or flotter dans un rêve.
C’est l’été joyeux constellé de fleurs,
L’étincellement de mille couleurs ;
C’est, noble et béni, le règne des Roses.
O gai matin, né de la tiède nuit
Le sol rajeuni se pare où tu poses
Ton chaste baiser qui charme et séduit.