Sérénade
Un souffle caressant, délicieux et tendre,
Errait mollement, puis s’esr posé sur front
Doucement ; et jamais les ans n’éffaceront
L’empeinte des accords que j’ai pu seul entendre.
Un murmure ineffable et que ne saurait rendre
La voix ni nul accent terrestre, lent ou prompt,
Flottait autour de moi ; comme dansant en rond,
De suaves senteurs se presaient de s’épandre.
Et ces souffles parlaient à mon âme, tout bas,
Y versaient leur ivresse à chacun de mes pas,
Disant : "Nous, la substance intangible des Roses,
"Nous sommes, prés de toi, dont le coeur tout à tour
"Les exalte en tes vers par-dessus toutes choses,
"L’écho le plus discret de leur plus pur amour".
Journal des roses
septembre 1910