Du fond de l’Orient vient de naître l’Aurore ;
Sa blonde chevelure égrène au loin, sans bruit,
Des perles de rosée ou larmes de la nuit.
Un rayon va sourire à la fleur prés d’éclore.
Au firmament pâli l’étoile se dédore,
Du dôme constellé plus un astre ne luit ;
L’ombre, douce et parfois tutélaire, s’enfuit.
Salut, heure propice au triomphe de Flore.
L’oiseau s’éveille et chante ; un hymne fraternel
Vers le père du jour s’élève solennel,
Et la Rose accomplit sa mission sacrée.
Rose que j’aime tant, sois la fête des yeux ;
Toi que de tous ses dons la nature a parée,
Charme, parfume, et donne un avant-goût des cieux.
Journal des Roses
Mai 1908