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Du ciel à la terre

 Au front du firmament s’allumaient les étoiles.
 C’était le demi-jour crépusculaire et doux,
 Triste aussi ; c’était l’heure où va planer sur nous,
 Dans sa sérénité, la nuit tendant ses voiles.

 La brise dans la plaine ondulait les épis,
 Dans les prés parfumés faisait f frissonner l’herbe,
 Et, dans les pins chantait une gamme superbe,
 Qui berçait doucement les êtres assoupis.

 Et la nuit déposait ses perles diaprées,
 Qu’en mille pleurs d’azur changera le matin,
 Sur chaque feuille émue, et sur le gai satin
 De mes divines fleurs que l’aube aura parées.

 Rose que j’idolâtre, ineffables produits
 De la terre, trésors e grâce qu’on immole
 Au caprice d’un jour, votre chaste corolle
 Fait rêver le poète à la splendeur des nuits.

 Et le bonheur qu’il goûte à contempler vos charmes,
 Epelant chaque jour vos mystères berceurs,
 Il le retrouve encor dans vos géantes sœurs
 De là-haut, tapis d’or fait de brûlantes larmes.

 Quand son regard se perd dans l’infini des cieux,
 Où palpite et scintille un océan de mondes,
 Il songe à son néant, comme aux vagues profondes
 Qui roulent dans leur plis l’oubli des Temps, si vieux !

A. LEBRUN

 

 

Journal des roses,

Mai 1911

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