Dans le vieux parc aux gigantesques dômes,
Où tant de nids soyeux abritent leurs amours,
J’aime à bercer mon rêve aux matins des beaux jours,
Des effluves séveux aspirant les arômes.
Pins aigus qui, la nuit, semblez d’errants fantômes,
Quand une folle brise ondule vos contours ;
Clairs ruisselets moirés aux sinueux détours,
Mêlez vos gazouillis plaintifs comme des psaumes.
Une vaste pelouse et du plus tendre vert
Encadre un lac limpide où le regard se perd,
Et que, majestueux, font frisonner des cygnes.
Bordant l’onde au pli calme, ô délices des yeux !
Des milliers de Rosiers étalent sur deux lignes
Leurs magiques splendeurs dont sont jaloux les cieux.
Journal des roses
juillet 1909