"Et moi dans la saison prochaine,
Je reviendrai dans ces vallons
Dormir quelquefois sous un chêne
aux bruit de vos douces chansons
Berquin"
Toi qui viens sautiller prés de moi, vif et leste,
Rouge-gorge à la fois craintif et familier,
Toi qui, dans les beaux jours, te plais à gazouiller
Dés avant qu’un rayon perce l’azur céleste ;
Ton sort me fait pitié maintenant. Rien ne reste
De l’empire que, seul, tu savais égayer ;
Et cet empire, éclos au souffle printanier,
C’était mon jardinet, domaine au site agreste.
Plus d’abris : le désert sombre et les rameaux nus,
Et les frimas glacés pour longtemps revenus ;
Plus d’insectes ni grains, plus de fleurs qu’on béquète ;
Plus de Roses non plus, hélas ! mortes aussi ;
Mais la nature en deuil redeviendra coquette,
Et tu lui chanteras à plein gosier : merci !