Ce rayon qui descend de l’étoile vers l’homme,
Qui tombe de si haut pour s’arrêter si bas,
O sublimes penseurs , dites nous s’il n’est pas
Le fil d’or unissant les soleils à l’atome.
Mais qu’importe comment votre science nomme
L’ éternel mouvement ; qu’importe quel compas
Trace à l’astre une orbite et mesure ses pas,
Quand un rêve flottant nous fait heureux, en somme.
La pensée en son vol, intérieur regard,
Cette exquise douceur qui vous berce au hasard,
Naît, se pose et grandit dans le calme de l’âme.
Et quand éclôt en nous un peu de ce bonheur,
Dans nos sens apaisés brille la même flamme
Qui fait aimer la Rose et sa noble candeur.
Journal des roses
décembre 1910