Si vous saviez comme il m’plait,
Mon Jeannot, ni beau, ni laid,
Si gentil tout d’même !
D’argent il n’a pas beaucoup,
Et moi j’n ai pas du tout...
Mais bast ! quand on s’aime !
Pauv’la fille, pauv’le garçon,
Ça va juste à l’unisson ;
Pas besoin d’notaire ;
Et sans chicaner combien
L’un plus que l’autre aura de bien,
On conclu l’affaire.
Quand, là-bas, sous les tilleuls
Nous nous égarons tout seuls
A deux sur la mousse,
Mon cœur bat bien fort, le sien
Fait tic tac auprès du mien,
Et la vie est douce.
Ensemble on nous mariera,
Les parents disent que ce s’fera
Au retour des roses.
Pour hâter l’instant si doux,
Belles fleurs, dépêchez-vous,
Soyez vite écloses !
Journal des roses,
mai 1914