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Singulière façon de bouturer le rosier

Singulière façon de bouturer le rosier


On a fait quelques bruit, il y a déjà plusieurs mois, d'un procédé nouveau de bouturage du rosier.
C'est Monsieur Potrat, qui indique cette curieuse façon de procéder, dans la Semaine Horticole.

On peut opérer, dit l'auteur depuis la première quinzaine de juillet jusqu'aux environ du dix septembre.
Les boutures sont détachées avec ou sans talon, mais au lieu de les trancher au-dessous du troisième oeil, on prend au contraire le soin de conserver tout le mérithalle placé au-dessous, en ne sectionnant qu'au-dessous du quatrième oeil.

La partie conservée prend le nom d'onglet.
Ces boutures doivent être repiquées sous cloche et dans un terrain léger, ombragé exposé au nord.

Là où le procédé prend une allure tout à fait particulière, c'est que, au lieu de repiquer comme on a l'habitude de le faire, on pratique d'une façon inverse : c'est par la tête que les boutures sont repiquées.

On enfonce, en effet, la bouture dans le sol, la tête en bas, jusqu'à ce que le mérithalle ou onglet conservé soit complètement enterré et que le troisième oeil de la bouture effleure le sol.

En examinant ce qui se passe, on voit petit à petit les talons et les extrémités des boutures, qui sont à l'air libre sous la cloche, qui prennent une teinte blanchâtre annulaire entre l'écorce et le bois.
C'est le cambium ou zone génératrice qui s'étale petit à petit sur toute la surface de la section pour former le bourrelet.

Cette formation a lieu dans les douze ou quinze jours qui suivent le repiquage.
Il s'agit alors de passer en revue les boutures ; on choisit celles qui ont un bourrelet bien formé et dont la reprise offre des chances de succès, et on replante sous cloche, mais, cette fois le bourrelet en terre.

D'après l'auteur, ce procédé offre les avantages suivants :

1°. Les boutures sont bien moins sujettes à la pourriture ;
2°. La reprise est plus certaine et a lieu sur une plus grande échelle ;
3°. On n'hivernera ainsi que des boutures assurées d'une bonne reprise, d'où économie de main-d'oeuvre et de couverture pendant l'hiver.

Au printemps, on donne aux boutures ainsi faites les mêmes soins qu'à celles obtenues par les procédés habituels.

Journal des Roses 1899

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