Il est tellement vieux, le Temps qui toujours passe
Et passera toujours, que déjà des milliers
De siècles endormis ont roulés sous ses pieds,
N’en laissant à nos yeux qu’une confuse trace.
Tout cède à sa puissance invincible. Il efface,
Sans pitié ni remords, aussi bien les piliers
D’une oeuvre de Titans que les roseaux ployés
Par la brise. Il n’est rien qu’éternelle menace.
Et pourtant, à côté des merveilles de l’art
Qu’il effrite à la longue, un consolant regard
Montre chez les humains l’empreinte du génie :
La Rose, objet d’un culte autrefois, n’avait pas
Ses splendeurs d’aujourd’hui ni sa grâce infinie ;
L’homme aida la nature et fit mieux, pas à pas.